I Salter, un homme d’une soixantaine d’années et son fils Bernard (B2), trente-cinq ans. B2. Un bon nombre SALTER. tu veux dire B2. il y en a, on est, un bon nombre, un nombre considérable. SALTER. disons B2. dix, vingt SALTER. tu n’as pas demandé ? B2. Il m’a semblé SALTER. pourquoi tu n’as pas demandé ? […]
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LE VOYAGE D’ALICE EN SUISSE — LUKAS BÄRFUSS
Gustav Strom, un euthanasiste, conseille Alice Gallo. GUSTAV. Vous faites le voyage quand vous voulez. Un jour vous saurez, c’est le moment. Réglez vos affaires. Testament, assurances. Nous avons établi un aide-mémoire. Travailler avec des listes, biffez, point par point. Pensez que vous planifiez un déménagement. Pensez de cette manière.
PERLINO COMMENT — FABRICE MELQUIOT
Le premier jour Primo giorno MIMMO : « Pulcinella ! » Polichinelle danse En couverture De mon carnet gris
LES PETITES MELANCOLIQUES — FABRICE MELQUIOT
Le hangar, un matin. Déjà le soleil dans la poussière des vitres. Au fond, dans un chambranle sans porte, un arbre a poussé mort. Près de l’arbre, un petit rocher dressé. Les cloisons tiennent debout par miracle – elles qui font les chambres.
LE JARDIN DE BEAMON — FABRICE MELQUIOT
Un jardin jaune. Des chaises en fer forgé, trop grandes pour des hommes. Ce qu’il faut de rouille. Une table de bois peint, à la hauteur des chaises. Une statue de femme, vivante, sur son socle de pierre.
L’enfant Dieu — FABRICE MELQUIOT
Sur un nuage, quelque part au-dessus de nos têtes, un trône de pierres et de bois précieux, comme suspendu à rien. Une graine germée dans une boule de coton. Assis en tailleur sur son trône suspendu, un enfant noir.
Catalina in fine — FABRICE MELQUIOT
Catalina in situ À l’usine. Machines. Boutons, leviers, pistons.
BOULI REDEBOULE — FABRICE MELQUIOT
La maison de Bouli Miro. Au pied du mur qui donne sur le jardin. Trois fenêtres. Bouli Miro, sept ans, et sa cousine Petula, dix ans, rentrent d’une fugue qui a échoué en gare de Calais, alors qu’ils partaient pour l’Angleterre, dans l’espoir de se marier.
BOULI MIRO — FABRICE MELQUIOT
À LA MATERNITE. DADDI ROTONDO. File-moi tes clopes, sale mioche. J’en peux plus, faut que je fume, je vais devenir Daddi aboule tes clopes je te dis !
Albatros — FABRICE MELQUIOT
1. TROIS ESCALIERS DANS UNE VILLE OU LA MORT PASSE SUR LES CHAPEAUX DE ROUES : AMBULANCES, CORBILLARDS, CAMIONS RÉFRIGÉRÉS. DEUX ENFANTS À UN CARREFOUR. LÀ, ILS ONT L’HABITUDE DE SE RETROUVER L’UN PRÈS DE L’AUTRE, ENSEMBLE ILS REGARDENT PASSER LES VOITURES ET PRENNENT DES PARIS SUR LES CARAMBOLAGES.
Tasmanie — FABRICE MELQUIOT
Le diable de Tasmanie est un marsupial carnivore vivant exclusivement sur l’île de Tasmanie. Il est caractérisé par sa fourrure noire, son hurlement puissant et inquiétant, son tempérament agressif et l’odeur forte qu’il dégage lorsqu’il est stressé. Chez Conrad Cyning. Salon, vaste et blanc. Un coin bar ; des alcools forts. Trois fauteuils de […]
Salât al-Janâza — FABRICE MELQUIOT
1. TERRA Comme un trou noir où courbes et lignes ont fondu. Un globe terrestre qu’on croirait en suspension sur ce qui a fondu. Il commence à tourner sur lui-même, lentement, sans qu’aucune main n’imprime le mouvement de sa rotation. Tourne de plus en plus vite.
PERCOLATEUR BLUES — FABRICE MELQUIOT
CYRIL. Tu sais que ce n’est pas la recherche du bonheur qui est le grand mobile des actions des hommes, mais le souhait inhérent à chacun de tes actes : « ne pas être celui que je suis ». Je relis plusieurs fois l’épigraphe de La Connaissance du soir. A mes pieds dort une loutre. Et des […]
MARCIA HESSE — FABRICE MELQUIOT
Marcia l’été prenait le temps de vivre Une presqu’île. La maison sur la presqu’île. La seule maison. La maison des Hesse. Soir de la Saint-Sylvestre. Tempête.
Ma vie de chandelle — FABRICE MELQUIOT
Ce pourrait être une chambre, mais ce sera davantage. Un lit, si grand que l’on pense que c’est un ring. Deux tables de chevet, si éloignées du lit, qu’on se demande si elles ne boudent pas les dormeurs. Un fauteuil, si profond qu’on y disparaît une fois assis. Une fenêtre, sans rideaux ni volets.
LE LAVEUR DE VISAGES — FABRICE MELQUIOT
Un garage. Par la porte de tôle, les appels de lumière sont filtrés. D’étroits faisceaux viennent frapper la carrosserie d’une voiture, on devine qu’au dehors c’est un jour de plein soleil. Mais là-dedans, tout autour de la voiture, trois ampoules électriques diffusent une lumière trouble, percée des flèches de lumière du jour filtré. Un […]
LE DIABLE EN PARTAGE — FABRICE MELQUIOT
Knin. Prison du camp militaire central serbe. Des rats, sur le béton d’une cellule. La porte s’ouvre. Rai de lumière. Les rats détalent. Le maton, un geste brusque. Lorko au sol. Porte claquée. Le mécanisme de la serrure.
LA SEMEUSE — FABRICE MELQUIOT
MODANE, CAFÉ DES SPORTS, 13 DÉCEMBRE ELLE. Le train a déraillé sur la première neige. Le train déraille. À prévoir. L’ironie fond dans la neige avec toi. De quoi sourire oui. Mais non, pas sourire. Je ne suis plus une femme. Un fusil mal réglé. Je louche et je bégaie.
La dernière balade de Lucy Jordan — FABRICE MELQUIOT
Une ville, sous la pluie. Le Grand Chauve, qui marche. Une femme dans ses bras. Un jour de grève. Un vendredi 13, mais ça n’a rien à voir. Une ruelle, un banc sous un arbre.
L’INATTENDU — FABRICE MELQUIOT
Liane. Dans une chambre, Liane danse. Tourne en silence.
L’ACTRICE EMPRUNTÉE — FABRICE MELQUIOT
L’actrice vient s’allonger sur le divan. Silence. Elle doit s’asseoir, assise elle peut faire face. Faire face à celui ou celle qui la regarde. Elle s’assoit.
Je rien te deum — FABRICE MELQUIOT
BONE. Dans le lavabo. Je me lavais les mains. Je. Rien. Émail blanc, robinet inox, jet d’eau réglé cool sur mes mains qui se prennent et se déprennent, là, sous le. Cool.
JE PEINDRAI DES ETOILES FILANTES ET MON TABLEAU N’AURA PAS LE TEMPS — FABRICE MELQUIOT
Dans une nuit épaisse, où les lumières d’une ville d’Europe, malgré la puissance des néons et leur quantité, ne parviennent pas à donner ne serait-ce qu’un peu de lumière de l’autre côté, loin de l’Europe – trop de déserts de villes brûlantes de mers et d’océans entre ce côté-ci et l’autre côté – là-bas, […]
FAXXMAN — FABRICE MELQUIOT
KHALIFA. La nuit braise éteinte sous les milans tournoie Je gosse errant dans la Médina Seize ans peut-être bien Ma naissance, vague vieille pirogue Je faxxman
Exeat — FABRICE MELQUIOT
Une rue. La nuit. Un homme debout ; dont on dirait qu’il fut un animal quelques heures plus tôt.
C’EST AINSI MON AMOUR J’AI APPRIS MA BLESSURE — FABRICE MELQUIOT
Un aéroport. Un matin où la lumière du jour n’arrive pas à se défaire de celle de la nuit, qui se prolonge quand tout l’appelle à disparaître. Un homme est assis sur un banc, une valise rouge à ses pieds. Il cherche une position pour dormir, mais entre s’asseoir et s’allonger il ne choisit pas, […]
Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit — FABRICE MELQUIOT
ÉLÉONORE SANZ Août. Le Cimetière, au début de cette nuit-là. Le soleil meurt derrière le portail. Dure pourtant la chaleur. Un cercueil ouvert. De la terre retournée. Le cadavre d’une jeune femme.

Kids — Fabrice Melquiot
Entre une colline et la plaine. La nuit cède, le jour peine.
Blanches — Fabrice Melquiot
de Fabrice Melquiot — éditions L’Arche