de Zinnie Harris – Panta Théâtre
Tristan da Cuhna une île perdue au milieu de l’Atlantique, à mi-chemin entre le Cap et la pointe d’Amérique du Sud. Désolée, battue par les vents, elle abrite une poignée d’hommes dont le seul contact avec l’extérieur est le bateau qui accoste tous les six mois pour les ravitailler.
Lorsque les îliens se trouvent, malgré eux, confrontés au monde du D’hors, ce sont tous leurs repères qui volent en éclats. L’éruption volcanique qui les oblige à quitter l’île provoquera une catharsis propice à un nouveau départ.
Ce texte est proche de l’ellipse, travaillé comme des volutes de verre qui manifestent fragilité et puissance. L’écriture oscille entre la répétition et un patois impossible à identifier, entre une langue naïve, simple. Une langue qui, s’étant soustraite au mode artificiel de la parole, dit l’essentiel dans une syntaxe ramassée, borgne et clairvoyante, rugueuse et innocente.
Alors quand s’ouvre « Plus loin que loin », sur le tempo d’un orgue funèbre, apparaissent des silhouettes sales et mal habillées qui se tiennent sur des bancs. Figures libres d’insulaires greffées au roc d’une île comme Prométhée enchaîné, leur espace est d’abord celui d’une rencontre, d’un retour, puis d’un départ. Tout est ici hostile. A commencer par les croyances dans les œufs de pingouin qui portent malheur. Tout est mystère comme la forme du lac vue par Bill. A quoi s’ajoutera l’arrivée de Hansen, l’industriel venu implanté une usine que l’île finira par rejeter. Et autour de cette histoire dont on voit à peine le dessein définitif, la maladresse des rapports humains est une ode à l’humanité des simples. Et dans ce trou du cul du monde, des âmes bourrues rappellent ce que veut dire « se parler ».
Yannick Butel, Ouest-France
Mai 2003.
Texte de Zinnie Harris
Mise en scène : Guy Delamotte
Traduction : Dominique Hollier, Blandine Pelissier
Avec :
Mill – Martine SCHAMBACHER
Rebecca – Véro DAHURON
Bill – Timo TORIKKA
Mr Hansen – Bernard WAVER
Francis – Alex SELMANE
Décor : Jean Haas
Costumes : Cidalia Da Costa
Lumières : Laurent Matignon
Musique/son : Denis Gambiez
Régie générale : Serge Coquais
Dates
Vendredi 28 mars 2008 à 20h30
Théâtre Municipal
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