de Daniel Keene – Compagnie Ouvre le chien
Nous sommes dans les jardins de la prison de Spandau, où se rejoignirent des condamnés de Nuremberg.
Le numéro un est Albert Speer. Le grand architecte et ministre de l’armement d’Hitler. Il a pris la décision, dès son arrivée, de parcourir le globe terrestre sans relâche. Il fait et refait le tour du jardin, 270 mètres. Il marche ainsi jusqu’au Bosphore, ou jusqu’à Pékin… Il a obtenu aussi du directeur de la prison le droit de « construire », sur son trajet quotidien, un jardin de pins et de bouleaux. Speer va son chemin comme si le passé n’existait pas.
De quoi est-il coupable ? De culpabilité, peut-être.
Face à lui, Casalis, l’aumônier protestant, qui guette en vain un regret, un remords. Un autre prisonnier, Rudolf Hess, s’inquiète surtout, lui, de retrouver toutes ses chaussettes, quand elles
reviennent de l’intendance. Autour d’eux, le Chœur évoque la forêt alentour et la mort d’une jeune femme juive, tandis qu’un adolescent chante en allemand quatre poèmes de Paul Celan.
Des feuilles de platane de métal jonchent le sol de ce jardin, et Albert Speer les balaye. « Nous bâtissons et bâtissons, et les flots nous emportent », chante le Chœur.
Une œuvre sensible, fugitive, inquiète. En forme d’oratorio.
Musique de Michaël Smetanin
Traduction de Séverine Magois
Mise en scène : Renaud Cojo
Assisté de Miren Lassus Olasagasti
Avec : Maurice Deschamps, Michel Peyrelon, Frédéric Leidgens, Bruno Blairet
Chanteur : Gabriel Coin ou Emmanuel Burgun
Directeur de chant : Patrick Marco
Scénographie : Claude Chestier / Création Lumière : Eric Blosse
Création Son : Nicolas Barillot / Création vêtements : Pascale Robin
Construction : Franck Lagaroje / Régie plateau : Eric Dubroca
Dates
10 décembre 2002 à 20h30
Théâtre Paul Scarron
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