Dans une nuit épaisse, où les lumières d’une ville d’Europe, malgré la puissance des néons et leur quantité, ne parviennent pas à donner ne serait-ce qu’un peu de lumière de l’autre côté, loin de l’Europe – trop de déserts de villes brûlantes de mers et d’océans entre ce côté-ci et l’autre côté – là-bas, où un transistor grésille près d’une femme seule, qui chante comme on lance à la mer une balise de détresse, elle chante et dans la nuit c’est la voix de son mari qu’elle espère pour escorter son chant.
ROKHAYA (chante)
Souma manon dème si kaw assamane bi oute fa lou kène amoul
Souma manon gasse si souf gui oute fa lou kène amoul*
*Si je pouvais aller au ciel, chercher ce que personne ne peut trouver
Si je pouvais creuser la terre, chercher ce que personne ne peut trouver
Silence.
L’homme cherche dans la nuit les formes qui la traversent ou l’habitent.
Il cherche d’autres formes que la nuit traverse ou habite.
Un banc où s’asseoir un instant.
IBOU
Rokhaya les étoiles de ce côté-ci du ciel n’éclairent pas comme chez nous
Et même on ne les attrape pas comme on le voudrait
J’ai essayé
Bredouille je suis rentré rekk
Il faudra que je t’achète un parfum
En souvenir
De mon voyage de ce côté-ci
Rokhaya mauvaise carne
Il faudra que je m’échine
Pour t’acheter un parfum
Quand chez nous il est si facile de pêcher une étoile
De ciel ou de mer
Un oursin ou la Grande ourse
Rien de plus dans mes cordes
Mais de ce côté-ci ma femme
Les étoiles, à la main ça ne marche pas
Tu te cognes en croyant les pêcher
A cause des intercalaires
Entre la vérité d’une chose et son reflet
Tu vas pour attraper
Ta main passe à travers comme dans l’eau d’un cours paisible
Ici tout se reflète
Je prends l’habitude de me recoiffer dans la vitrine des boutiques
Moi rekk
Le crois-tu ?
Comment va ton foie mauvaise carne ?
J’ai voulu prendre entre mes doigts une étoile de ciel
Comme je fais le soir devant la maison pour te faire regarder le ciel et plus regarder ton foie
J’ai voulu mais dans une vitre j’ai cogné mes doigts
Noirs dans la nuit même couleur
Sauf que les néons
Faut que tu voies ça
Ouh
Les néons
…
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